Elections en RD Congo : plus de 8.000 machines à voter incendiées
Le principal conseiller du président déclare que des «criminels» sont derrière des incendies massifs quelques jours seulement avant l'élection présidentielle

Un membre de l'armée congolaise monte la garde
Phil Moore / AFP
Des milliers de machines à voter ont été détruites en République démocratique du Congo moins de dix jours avant l'élection présidentielle, risquant une flambée de violence alors que les tensions continuent de monter en flèche.
Les citoyens congolais doivent se rendre aux urnes le 23 décembre pour élire le remplaçant du président Joseph Kabila, qui dirige la nation centrafricaine agitée depuis 2001.
Mais environ 8.000 machines à voter - 70% de celles qui devaient être utilisées par les électeurs de la capitale Kinshasa - ont été détruites lorsqu'un incendie s'est déclaré jeudi dans l'entrepôt où elles étaient entreposées.
Barnabe Kikaya Bin Karubi, conseiller du président, a déclaré à l'agence de presse parisienne AFP que cet incendie avait été déclenché délibérément par des criminels.
Malgré le revers, la commission électorale de la RD Congo a déclaré que le matériel de vote d'autres régions du pays sera envoyé à Kinshasa et que les préparatifs des élections se poursuivront comme prévu, CNN rapports.
Tout de même, l'incident est un autre coup dur pour le fragile cheminement du pays vers sa toute première transition pacifique du pouvoir élu.
Des analystes régionaux avaient suggéré que Kabila pourrait tenter de renverser les limites du mandat constitutionnel l'empêchant de rester en fonction, ou simplement les ignorer complètement.
L'homme de 47 ans a volontairement laissé le pays sombrer dans un chaos fragmentaire au cours des 17 dernières années, tout en resserrant son emprise sur le pouvoir, dit le Temps Financier .
Il a annoncé en août qu'il se retirerait après avoir été pressé par des manifestants descendus dans la rue par dizaines de milliers et par une Église catholique qui, unique parmi les institutions congolaises, jouit d'une légitimité, ajoute le journal.
La période précédant les élections a été marquée par une vague de violence et de désordre.
Mercredi, trois personnes ont été abattues près d'un rassemblement pour le candidat de l'opposition Martin Fayulu, rapporte l'AFP. Fayulu a imputé les décès à la police et aux paramilitaires affiliés au Parti populaire pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) au pouvoir à Kabila.
La veille de la fusillade, deux partisans de l'opposition ont été tués et plus de 40 blessés lors d'un autre rassemblement à Lubumbashi, la deuxième ville de RDC.
Des vidéos téléchargées sur Facebook par un membre de l'entourage de Fayulu montrent l'utilisation de canons à eau et de gaz lacrymogène par les forces de sécurité sur le cortège et la foule environnante, France 24 rapports.